eaux vives du quercy

AVENIR DU PLAN D'EAU DE DÉGAGNAC : SUPPRESSION OU REMISE EN ÉTAT ?

Pour résoudre le problème de la plante invasive Myriophyllum brasiliense, des personnes de plus en plus nombreuses évoquent la possibilité de supprimer le plan d’eau de Dégagnac. Est-ce judicieux ?

Plan d'eau de Dégagnac envahi par le myriophyllum brasiliense
Le plan d'eau de Dégagnac va peut-être disparaître, sauf si on propose une autre solution...

ARGUMENTS EN FAVEUR D' UNE REMISE EN ÉTAT DU PLAN D'EAU DE DÉGAGNAC (nettoyage + remise en eau) :
Perspectives et possibilités de développement.

— Reconstitution d'une réserve d'eau incendie; ce serait une sécurité pour la population des environs. Cet approvisionnement serait des plus judicieux à Dégagnac car les bornes d’incendie y ont un débit insuffisant (avis recueilli auprès de Michel Baysse, capitaine des pompiers de Salviac). Il suffirait, une fois les travaux de nettoyage achevés d’aménager un accès et un puits de pompage.

— Réserve d'eau pour les usages agricoles en cas de sécheresse sévère : sécurité pour les éleveurs et les agriculteurs. La tendance climatique est au réchauffement et aux étiages de plus en plus sévères.

— Réserve biologique pour la pêche, les activités pédagogiques d’observation et la chasse (ceux qui vivent à proximité ont remarqué que le plan d’eau de Dégagnac est un très important point d’abreuvage pour le gibier). Les berges offrent aux poissons, amphibiens, crustacés et petits mammifères de nombreux abris; le plan d’eau de Dégagnac est, même dans son état actuel, une véritable zone humide garante de biodiversité. La loutre dont la présence a été récemment décelée peut y chasser à son aise.

— Le confort des habitants et le tourisme : le plan d’eau est un lieu de promenade et de détente pour les habitants, les touristes, les enfants du centre de loisirs et les pêcheurs; sa suppression provoquera de la frustration et une vague de mécontentement est à prévoir.

— Création d’activités nautiques pour le centre de loisirs, la Maison de la Nature et le tourisme.

— Mise en place d’une roselière, d’une oseraie et d’un pôle vannerie.

— Mise en place d’une bande maraîchère en bordure sud-est, (hortillonnage) qui pourrait être exploitée par un maraîcher professionnel bio.

— Rachat de l’ancien garage qui pourra être transformé en lieu d’exposition ou loué à un restaurateur.

— Création d’emplois liés à l'activité de la Maison de la Nature. (mise en place d’un pôle découverte des milieux aquatiques, activités hydrauliques, nautiques, hortillonnage, culture sur île artificielle). Toutes ces activités attirent vacanciers et stagiaires nature; le multiservice, les chambres d’hôtes et les locations seront les premiers bénéficiaires de ces nouvelles activités permises par un plan d’eau remis en état.

DEUX CHARGES FINANCIERES SONT INCONTOURNABLES POUR LE PLAN D'EAU DE DÉGAGNAC
CES CHARGES EXISTENT MÊME S’IL EST DÉCIDÉ DE SUPPRIMER LE PLAN D’EAU.
II faut arriver à faire financer ces travaux à 100% par les diverses collectivités (état, département, région, Europe).

1. La remise en état du plan d’eau : vidange, curage et éradication du myriophyllum.

2. La restauration de l’alimentation en eau du Moulin de La Tour (dans le cas d’une suppression du plan d’eau).

IMPACT ÉCOLOGIQUE D’UNE SUPPRESSION ÉVENTUELLE DU PLAN D’EAU DE DÉGAGNAC

— L'argument avancé habituellement pour justifier une suppression du plan d’eau est celui de la libre circulation du poisson. C'est le moment d’examiner le régime des précipitations qui s'est notablement modifié depuis trente-huit ans. S'il tombe en moyenne autant d'eau en une année que par le passé, elle tombe plus brutalement et s'écoule plus rapidement en aval du bassin versant. Depuis 1980, nous constatons un abaissement inexorable du niveau des nappes phréatiques provoquant des étiages de plus en plus longs et sévères. La conséquence est incontestable, plus aucun salmonidé ne peut circuler dans le Palazat en été par manque d’eau. En 2018 et 2019, dès les premiers jours de juillet, les trois ruisseaux alimentant le plan d’eau de Dégagnac ont tari et sont restés complètement à sec pendant 3 mois. Les arguments de la libre circulation du poisson et de la continuité biologique sont sans objet. .

Le Palazat ne coule plus en juillet 2019 Calzat complètement sec en juillet 2019 Le ruisseau en provenance des étangs complètement sec en juillet 2019

En juillet 2019, le Palazat, le Calzat et le ruisseau qui descend des étangs sont à sec. Il n'y a plus aucune alimentation en eau pour le plan d'eau de Dégagnac.

La seule parcelle pouvant être considérée comme zone humide est la parcelle dite « rue des jardins » qui, en période de sécheresse prolongée conserve sa nappe à 50 cm sous la surface sans toutefois restituer d’eau en aval.
Si l’été 2019, le plan d’eau n’a baissé que d’un mètre, c’est parce qu’il y avait la digue pour retenir un gros volume d’eau. Le projet présenté récemment de créer une zone humide avec des parcours pédagogiques à la place du plan d’eau est une chimère; en période d’été, là où il y en aurait le plus besoin, il n’y a pas d’eau ! Sans eau, pas de zone humide !

A propos de zone humide, il faut se rendre compte que ce genre d'aménagement coûte de l'argent sur le long terme. Faute d'assumer cet effort financier constant, l'aménagement se dégrade et avec lui l'image que l'on veut donner de la région :

zone humide, parcours d'interprétation dégradé zone humide, parcours d'interprétation dégradé zone humide, parcours d'interprétation dégradé zone humide, parcours d'interprétation dégradé
Inauguré en 1999, ce circuit d'interprétation de la zone humide est aujourd'hui (février 2020) complètement dégradé et dangereux.

— Pour aller plus loin et essayer de comprendre pourquoi l’Agence Française pour la Biodiversité veut maintenant supprimer les plans d’eau, consultez le rapport suivant : www.sage-estuaire-loire.org/actualites/659-suppression-des-plans-d-eau.html
Il existe beaucoup d'autres sites traitant de la suppression des plans d'eau, on les trouve facilement en cherchant : suppression des plans d'eau Il faut ensuite bien les lire en essayant de démêler le faux du vrai et faire la part de l'idéologie et celle de la science, faire une synthèse du tout et confronter le résultat avec les données locales. Chaque argument pour la suppression d'un plan d'eau peut être combattu et faire l'objet d'une contre-proposition.

Ce rapport est clair et assez complet. Les arguments utilisés sont contestables et pas adaptés à la situation du plan d’eau de Dégagnac, mais des alternatives sont présentées. C’est un document qui peut servir de base à des contre-propositions pour débloquer la situation et éviter un gâchis coûteux. Il suffit de démontrer que d’autres solutions sont possibles et tout aussi efficaces. Le transport des sédiments peut par exemple être géré avec des vidanges contrôlées, de même que la gestion des crues.

— Pour conclure, je recommande que les collectivités concernées prennent en charge le dossier technique avec une consultation la plus large possible de la population et des associations.

Ceux qui ont poussé à la création du plan d’eau sont les mêmes que ceux qui appellent aujourd’hui ces mêmes plans d’eau « des obstacles à l’écoulement ». Seule l’idéologie a changé !

— Voici une petite anecdote pour illustrer cette versatilité dans l’aménagement du territoire :
En 2003, la sécheresse était sévère, il n’y avait plus d’eau dans les trois ruisseaux qui alimentent le plan d’eau et il ne s’écoulait bien sûr plus rien en aval. Les poissons et la végétation aquatique commençaient souffrir dans le Palazat; la mairie a demandé à la DDE et à la préfecture l’autorisation d’ouvrir la vanne pour laisser passer le petit filet d’eau qui permettrait de maintenir la vie dans le ruisseau. Réponse des autorités : non ! L’eau doit être gardée pour le service incendie… ! Il y a eu beaucoup de dégâts biologiques.

Ce plan d'eau existe, il a coûté cher et a été financé par l'Europe, l'état, la région, le département et la commune de Dégagnac; c'est un bien public, il doit nous apporter enrichissement et bien-être. Ce serait le comble de détruire une réserve d’eau de plus 30.000 m3 alors que la planète entière se demande comment assurer son approvisionnement en eau ! Comment justifier un tel gaspillage des deniers publics ?





LE PLAN D'EAU DE DÉGAGNAC ENVAHI PAR LE Myriophyllum brasiliensis.
Suivez sur cette page les étapes et les péripéties de la lutte. Observations réalisées par Philippe LATOUR
Dimanche 2 septembre 2015, 10 heures, température extérieure 16° température de l'eau à 80 cm de profondeur : 21°

Profondeur du tapis de myriophyllum + sédiments à 1 m du bord : 10 cm.
Profondeur du tapis de myriophyllum + sédiments à 9 m du bord : 25 cm.
Profondeur du tapis de myriophyllum + sédiments à 19 m du bord : 80 cm.
Ces mesures sont effectuées sur la ligne reliant le milieu du tennis à l'arbre couché dans l'eau au nord de la plage.
Le Calzat est à sec en amont du plan d'eau, débit = Zéro.
Le Palazat est à sec en amont du plan d'eau, débit = Zéro.
Le trop plein des retenues en amont du Jardin Bourian est à sec en amont du plan d'eau, débit = Zéro.

 
Mercredi 6 décembre 12 heures Le niveau du plan d'eau de Dégagnac a baissé de 40 cm. Plan d'eau de Dégagnac - 40 cm
Myriophyllum brasiliensis Dégagnac Depuis plusieurs années, la plante aquatique Myriophyllum brasiliensis s'est installée dans le plan d'eau de Dégagnac. L'envahissement est tel que si l'on ne fait rien, le plan d'eau de Dégagnac sera complètement envahi. Les premiers touchés ont été les pêcheurs dont les lignes se prennent dans les plantes. Le tapis de myriophyllum a envahi la moitié de la surface du plan d'eau, ce tapis dense ralentit le courant, piège les sédiments qui forment un substrat de choix pour les racines du myriophyllum qui redouble de vigueur. Heureusement, les autorités ont pris conscience de l'importance du problème et un assec partiel a commencé le lundi 4 décembre 2017 à 14 h 30. Le principe est de faire descendre le niveau du plan d'eau de Dégagnac de 1 mètre pour mettre à nu les gros herbiers du bord et vérifier si les froids de l'hiver feront geler le myriophyllum.


 
Mercredi 6 décembre 12 heures Le niveau du plan d'eau de Dégagnac a baissé de 40 cm. Plan d'eau de Dégagnac - 40 cm
Pêcherie du plan d'eau de Dégagnac

L'eau coule bien claire à la pêcherie du plan d'eau de Dégagnac.
 
Déversoir du plan d'eau de Dégagnac. La flèche jaune indique l'emplacement de la vanne qui permet d'assurer un débit réservé au moulin de La Tour. Il faut 11 tours pour l'ouvrir complètement. Déversoir du plan d'eau de Dégagnac
Système de décantation du plan d'eau de Dégagnac A la demande des autorités compétentes, des sacs de chantier pleins de pouzzolane ont été placés en travers du ruisseau, après la pêcherie du plan d'eau de Dégagnac, pour former un bassin de décantation. Ceci pour éviter que des boues issues de la vidange du plan d'eau n'allassent souiller le ruisseau et incommoder les poissons.
 
Jeudi 7 décembre 2017 10 heures, il fait -2°, le plan d'eau de Dégagnac est descendu de 50cm. Plan d'eau de Dégagnac à - 50 cm
Crotte de ragondin sur le déversoir du plan d'eau de Dégagnac Crotte de ragondin (Myocastor coypus) sur le déversoir du plan d'eau de Dégagnac. Il y en a 6 toutes fraîches ce jeudi 7 décembre 2017.
 
Coquilles de moule d'eau douce, Anodonte (Anodonta cygnea) Les parties asséchées permettent d'observer des moules d'eau douce. Vendredi 8 décembre 2017 le niveau du plan d'eau de Dégagnac est à - 70 cm. Coquilles de moules d'eau douce Anodonta cygnea
Palourde d'eau douce Corbicula fluminea Coquille de palourde d'eau douce Corbicula fluminea trouvée sur l'ancienne plage du plan d'eau de Dégagnac.
La plage aux anodontes et aux palourdes d'eau douce, sur la rive Est du plan d'eau de Dégagnac.
Samedi 9 décembre 2017, température - 4° à 9 h 30. Niveau - 85 cm.
Dimanche 10 décembre 2017 température 10° à 10 h30. Niveau : - 105 cm.
Lundi 11 décembre 2017, température 11° à 9 h 00. Niveau : - 90 cm.
Mardi 12 décembre 10 h 30, température 6°. Niveau : - 88 cm.
Plan d'eau de Dégagnac : plage aux anodontes et aux palourdes d'eau douce
Vanne pour le débit réservé Mercredi 13 décembre 2017 10 h. Température 2°. Niveau du plan d'eau de Dégagnac : - 100 cm.
Photo plus précise de la vanne destinée à assurer un débit d'eau réservé au moulin en aval du plan d'eau de dégagnac.
Jeudi 14 décembre 2017 niveau : - 115 cm.
Dimanche 17 décembre 2017 12 heures le niveau du plan d'eau de Dégagnac est exactement à - 100 cm.
Mardi 19 décembre 2017 le niveau est stable à - 100 cm. Ce tas de myriophyllum a été mis au sec sur le déversoir pour tenter de savoir à quelle température gèle le myriophyllum brasiliensis. On voit que les extrémités de la plante la plante sont bien vertes. Myriophyllum brasiliensis sur le déversoir du plan d'eau de Dégagnac
Myriophyllum brasiliensis après une nuit de gel à -6° Mardi 19 décembre 2017, la température nocturne (enregistrée par 4 thermomètres maxi-mini) est descendue à - 6°. A 11 h 30, le paquet de myriophyllum déposé la veille au sec sur le déversoir semble encore bien vert.

Mardi 2 janvier 2018 niveau du plan d'eau de Dégagnac : - 40 cm. Vanne ouverte au maximum : 21,5 tours.
 
Mercredi 3 janvier 2018 Niveau du plan d'eau de dégagnac : - 24.5 cm
Jeudi 4 janvier 2018, malgré la vanne ouverte au maximum, le plan d'eau de Dégagnac est à nouveau plein et le déversoir déverse. Il a suffit de 61.4 mm dans les 9 jours précédents pour rendre impossible la vidange du plan d'eau.
Détails des précipitations :
26 décembre : 4.2 mm
27 décembre : 2.6 mm
28 décembre : 0.4 mm
29 décembre : 17.8 mm
30 décembre : 0.2 mm
31 décembre : 4 mm
1 janvier 2018 : 12.9 mm
2 janvier 2018 : 9.6 mm
3 janvier 2018 : 9.7 mm
Source : https://www.infoclimat.fr/
Température enregistrée au plan d'eau de Dégagnac le mardi 13 février 2018 : -10°. Le tas de myriophyllum posé à côté du thermomètre semble avoir gelé, mais il faudra attendre plusieurs jours pour vérifier que tout est bien mort.
Le déversoir du plan d'eau de Dégagnac déverse !
Myriophyllum gelé à Dégagnac Mercredi 28 février 2018, les deux dernières nuits, la température est descendue à - 10°. Le niveau du plan d'eau de Dégagnac est redescendu à -1m. Les myriophyllum de la parcelle témoin mise place par le technicien semblent bien gelés, mais il faudra attendre plusieurs semaines pour savoir si les parties souterraines ont aussi gelé.
La rive en pente douce (rive ouest) a pu subir une période d'assec et de gels multiples et prolongés qui semblent avoir bien gelé les myriophyllum.
Le tas de myriophyllum mis à sec le 4 janvier semble complètement gelé, mais en le retournant, nous constatons que les parties au contact du sol (épaisseur du tas 15 cm) sont bien vivantes.
Jeudi 29 février 2018, sur les rives où la pente est plus forte (rive est et nord) les myriophyllum sont restés dans l'eau et n'ont que peu ressenti les effets du gel, les plantes ont leur apex bien vert et ne demandent qu'à repousser vigoureusement.
La vanne du plan d'eau a été fermée ce jour en prévision du réempoissonnement prochain.
myriophyllum vert à Dégagnac
Lâcher de truites au plan d'eau de Dégagnac La vanne du plan d'eau a été refermée jeudi à 12 heures, le plan d'eau était de nouveau plein hier dimanche à 12 heures. Lundi 5 mars 2018 : 70 kg de truites arc-en-ciel (soit 280 truites) ont été lâchées dans le plan d'eau de Dégagnac.
Une campagne a été lancée pour détecter et compter les populations de vison d'europe ( Mustela lutreola). Un radeau de comptage a été installé sur le plan d'eau de Dégagnac. Ce radeau est équipé de tapis d'argile qui prennent les empeintes des visiteurs. Les barreaux empêchent loutres et ragondins de pénétrer dans le dispositif. Il ne faut absolument pas bouger ou toucher ce radeau. à Dégagnac, radeau pour le comptage des populations de vison d'europe
myriophylle Dégagnac le 02 avril 2018 Cette photo du 2 avril 2018 est à comparer avec la suivante prise le 2 décembre 2017, on peut penser que le myriophylle (Myriophyllum brasiliense) a été bien fatigué par l'assec et par les gels de cet hiver. A suivre...

myriophylle Dégagnac  le 02 décembre 2017 Envahissement du plan d'eau de Dégagnac par le myriophille (Myriophyllum brasiliense) le 2 décembre 2017.
Bilan de l'envahissement du plan d'eau de dégagnac par le myriophyllum jen uin 2018 État des lieux sur le plan d'eau de Dégagnac en juin 2018 : on peut constater que le myriophyllum a repoussé, mais a été sérieusement freiné par l'assec de l'hiver, c'est de bon augure pour l'assec de 18 mois à venir.





 
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